En relief
Atelier pédagogique (modelage)
Création d’un bas ou haut-relief. Mais que faire ressortir d’un personnage en mouvement ?
Public : à partir de 6 ans
Informations pratiques
Lieu :6, rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-Seine
Racloir double
Racloir double
Ce racloir double a été trouvé en 1936 à Courceroy. Cette découverte a été relayée par Raymond Tomasson, éminent archéologue aubois, qui a contribué à la notoriété de cet objet auprès des préhistoriens. Ses dimensions exceptionnelles en font un exemplaire remarquable.
Cet outil en silex de fabrication probablement locale présente une taille bifaciale. Il témoigne de la maîtrise d’une chaîne opératoire complexe par son créateur. Il est rattaché à l’industrie lithique du Moustérien de type Quina, il aurait donc été fabriqué par un individu appartenant à l'espèce de Néandertal.
Les traces d'utilisation observées sur ses bords ont été interprétées comme des traces de découpe de viande ou de raclage de peaux, d'où l'appellation de racloir double. Cette activité était en effet indispensable au cours du Paléolithique moyen pour assurer la survie des populations de chasseurs cueilleurs qui traversaient ponctuellement nos contrées.
Vase néolithique
Vase néolithique
Ce pot a été trouvé sur le site des Grèves de Frécul à Barbuise. Il s’agit d'un site d'habitat dont le mobilier a été attribué à la culture du Cerny.
Les vases hémisphériques de ce type sont caractéristiques de l‘Est du Bassin parisien. De teinte brun-jaune, ce pot est décoré de multiples impressions verticales sur deux registres. Le décor a été réalisé à main levée, à l’aide d'un outil sur l’argile encore humide avant la cuisson. Les anses horizontales servaient à le suspendre au moyen de cordes dans les habitations ou au-dessus du feu.
Emblématique du Néolithique, la céramique représente une innovation technique et symbolique majeure liée à la sédentarisation. Les vases étaient produits spécifiquement par les populations pour leurs besoins personnels de stockage et de cuisson des aliments. Cet exemplaire est l'un des plus anciens témoignages de la production de céramique dans le Nogentais.
Fibule en bronze
Fibule en bronze
Cette fibule à arc foliacé (en forme de feuille) provient d'une tombe datée de l'âge du Bronze final mise au jour sur le site du Bois Pot-de-Vin à La Saulsotte. Cette tombe fait partie d'un ensemble funéraire remarquable, celui de Barbuise-La Saulsotte. Ce site, identifié depuis 1875, a connu de nombreuses découvertes fortuites et des fouilles sporadiques. Par la suite, dans les années 1990, le Groupe archéologique du Nogentais y a mené des fouilles extensives bien documentées, qui ont permis de mettre en évidence des pratiques funéraires particulièrement complexes probablement centrées autour d’un culte des ancêtres. Le mobilier funéraire accompagnant les défunts était choisi avec soin, les parures en particulier témoignent de la hiérarchisation de cette société. Les fibules à arc foliacé étaient encore rares dans la région à la fin de l'Âge du Bronze. Le décor finement incisé de triangles hachurés et la facture soignée de cet objet sont à souligner. La présence de trois fibules de ce type dans une même tombe, associées à un ornement de chevelure en or, indique probablement le rang du défunt. L’analyse des ossements a révélé qu'il s'agissait d'un jeune homme.
Collier de cardillés
Collier de cardillés
Cette parure imposante a été trouvée sur le site du Bois Baudin à La Saulsotte. Elle provient de la tombe d’un individu qui y a été inhumé il y a 6000 ans, au tout début du Néolithique.
Il appartenait à la culture du Rubané, commune à une grande partie de l’Europe centrale. Les pratiques funéraires de ce groupe étaient caractérisées par des inhumations en position fœtale, avec un apport de pigment ocre sur les défunts. Dans certains cas, des éléments de parures marquant le statut du défunt étaient aussi ensevelis dans la tombe.
Ce pectoral est composé de 174 petites perles rectangulaires, taillées dans des coquillages de la famille des cardiidae, que l'on trouve dans l’océan Atlantique. Cela implique que les habitants du Nogentais avaient déjà des contacts de longue distance depuis la préhistoire.
Les sillons marqués sur les perles ont laissé la trace des liens qui tenaient ce pectoral en place. Ils permettent de savoir que celui-ci a été porté pendant longtemps par son possesseur.
L'étude des restes humains a révélé qu'il s'agissait probablement d'un homme adulte mature. D’autres parures en coquillage ont été trouvées dans le Nogentais mais aucune n’égale celle-ci en nombre de rangées de perles.
Tasse contenant de l'ocre
Tasse contenant de l'ocre
Cette tasse, contenant un pigment ocre, date de la fin de l’Âge du Bronze. Elle a été trouvée sur le site des Grèves de la Villeneuve à Barbuise. Ce site est composé de plus d’une cinquantaine d’enclos circulaires ou allongés, repérés grâce à l’archéologie aérienne.
Cet objet, d’apparence commune, a été utilisé dans le cadre d’un rituel qui consistait à briser volontairement ou lancer au fond de fossés différents objets en terre cuite comme des tasses et des bols contenant de l’ocre, de larges coupes tronconiques ou des éléments en forme de disques et cornes que les chercheurs ont interprété comme des représentations du soleil et de la lune.
Le pigment ocre est un matériau fréquemment associé à des pratiques rituelles depuis la préhistoire. Il s’agit d’une forme d’argile séchée, facile à trouver dans la nature. Tous ces indices portent à croire que le site des Grèves de la Villeneuve ait été le lieu privilégié de pratiques cultuelles complexes.
L’hypothèse de rites de fondation lors de la construction des structures est avancée pour le mobilier mis au jour dans les fossés. Très peu de vestiges ayant été retrouvés en surface, le sens des rites pratiqués sur ce site nous échappe très largement.
Dent de mammouth
Dent de mammouth
Animal emblématique de la préhistoire, le mammouth a laissé quelques traces de son passage dans le Nogentais. Cette dent a été trouvée dans les années 1970 à proximité d'un fragment de défense dans la commune de La Motte-Tilly. Ces deux vestiges gisaient dans une couche géologique qui daterait de l'avant-dernière glaciation (période de Riss) et se trouvent actuellement dans les réserves du musée.
Les mammouths ont survécu à la période interglaciaire et perduré tout au long de la glaciation suivante, jusqu'à la fin du Paléolithique. Puis une nouvelle ère a commencé : l'Holocène, qui est une période interglaciaire caractérisée par de fortes variations climatiques. Ce changement d’ère est marqué par l’extinction de la mégafaune (mammouths et rhinocéros laineux, lions et ours des cavernes).
Au cours du Néolithique, les populations humaines sont devenues plus nombreuses, favorisées par le réchauffement climatique. La sédentarisation et le développement de l’agriculture réduisent l'habitat naturel des grands herbivores. Ces différents facteurs ont contribué à l'extinction progressive de ces animaux majestueux.
Torque en bronze
Torque en bronze
Le torque était l'accessoire indispensable des élites gauloises au second Âge du Fer. Ces parures en bronze étaient généralement de patine dorée et présentaient une forme ouverte terminée par deux tampons.
Le torque présenté ici est un torque fermé avec un motif d'anneau cantonné de trois sphères. Son état de conservation est exceptionnel. Il a été mis au jour dans une tombe d'enfant, d'où ses dimensions particulièrement réduites : à peine 14.4 cm de diamètre ! Il provient du site des Grèves de Frécul à Barbuise.
La plupart des torques connus ont été mis au jour dans des tombes féminines. Seuls quelques exemplaires proviennent de tombes masculines, et dans ce cas ce sont des parures en or. Cependant, les sources iconographiques les représentent portés autant par les hommes que par les femmes (monnaies, sculptures). Les raisons de cette sélection ne sont pas connues.
Pendentif arciforme
Pendentif arciforme
Objet non exposé.
Les pendentifs arciformes étaient des parures de prestige, constituées d’une canine de suidé (cochon domestique ou sauvage) enchâssée dans une résille en bronze. Au total, douze exemplaires de ce type d’objet sont connus dont huit, provenant de la nécropole de Barbuise-La Saulsotte, sont conservés au musée de Nogent-sur-Seine. Deux d’entre eux sont en très bon état. Trois exemplaires ont été découverts dans les vallées de la Seine et de l’Yonne, un seul en Allemagne.
Cet objet est composé d’une structure faite de fils de bronze minutieusement torsadés qui enserrent la canine. Des anneaux complètent l'ensemble. Des amas brunâtres sur la face intérieure du pendentif permettent de supposer qu’il était fixé à une ceinture en cuir. Il faut imaginer que le bronze présentait à l’origine une teinte brillante proche de l’or. Sa résistance lui conférait une valeur importante, particulièrement à l’époque de la création de cet objet : l’Âge du Bronze.
Il a été mis au jour en 1993 dans une tombe multiple au lieu-dit Le Bois Pot de Vin dans la commune de La Saulsotte située à 8 kilomètres de Nogent-sur-Seine. Un rapport très fort aux ancêtres a pu être démontré dans cette nécropole. Certains individus se démarquent par la présence d’objets particuliers comme ce pendentif, d’autres présentent des indices liés à des pratiques rituelles : réouverture des tombes et prélèvements ou dépôts d’ossements ou d’objets.
Les pendentifs arciformes ont essentiellement été trouvés en contexte funéraire. Ils ornaient la taille de femmes qui étaient probablement membres des élites locales. La signification exacte des pendentifs arciformes demeure inconnue mais il pourrait s’agir d’attributs liés à une fonction sociale ou cultuelle qui persiste au-delà de la mort, leur permettant d’assurer un rôle protecteur.
Table ronde - actualité de la recherche
S'approprier, détourner le passé, un double enjeu pour la sculpture du XIXe siècle
La source égyptienne d'un canon de proportions : une utopie féconde au XIXe siècle, par Claire Barbillon, professeure d'histoire de l'art contemporain à l'université de Poitiers et à l'Ecole du Louvre.
Le retour des dieux ou l'archaïsme moderne, par Jérôme Godeau, musée Bourdelle, co-commissaire de l'exposition Bourdelle et l'Antique. Une passion moderne.
Quand les sculpteurs du XIXe siècle inventent le Moyen Âge, par Pascale Martinez, docteure en histoire de l'art et professeur de khâgne.
Michel Ange et l'image du sculpteur au XIXe siècle, entre légende et revival, par Sara Vitacca, doctorante à l'université de Paris I Panthéon Sorbonne.
Informations pratiques
Lieu :Auditorium
6, rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-Seine
15h
Accès libre (dans la limite des places disponibles)
Réservation conseillée au + 33 (0)3 25 24 76 34 ou par courriel